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Pertinence d’un tel projet du côté Ouest

Le projet d’extension du transport collectif en site propre (TCSP) vers l’ouest de Schœlcher soulève plusieurs préoccupations significatives qui méritent une analyse approfondie avant toute décision d’engagement. La pertinence de ce projet pour les besoins réels des habitants et utilisateurs potentiels ainsi que son alignement avec les réalités économiques et sociales locales doivent être minutieusement évaluées.

Premièrement, il est essentiel de remettre en question l’estimation de la demande de transport basée sur le chiffre total des étudiants (environ 4000) du campus universitaire, 10 000 et des brouettes pour la population, etc. Cette approche risque de surestimer significativement l’utilisation réelle du TCSP. Beaucoup d’étudiants et résidents préfèrent leurs véhicules personnels pour des raisons de commodité et de distance par rapport à leurs destinations finales, souvent situées bien au-delà de l’aire de service du TCSP. Mais aussi par vétusté des équipements actuels, l’incertitude des horaires, le nombre de grèves qui peuvent être comparé au nombre de jours de fonctionnement, etc. Il est donc crucial de conduire une étude de mobilité détaillée pour capturer les habitudes et préférences de déplacement authentiques de la population cible.

Ensuite, il est impératif de considérer les impacts de l’extension proposée sur le trafic et l’enclavement de certaines zones. La zone du campus, par exemple, ne souffre pas de problèmes de congestion significatifs qui justifieraient un investissement aussi lourd. De plus, des régions comme Terreville, qui connaissent un enclavement marqué, ne bénéficieraient pas directement de ce projet. Des solutions de mobilité plus ciblées et adaptées, telles que des services de navette ou des bus à la demande, pourraient être plus appropriées et économiquement viables.

Le coût émotionnel et financier des expropriations nécessaires pour ce projet est également une préoccupation majeure. Les phases précédentes du TCSP ont laissé une impression de gestion défaillante et ont potentiellement dégradé la perception publique de ce mode de transport. Une communication transparente et une implication accrue des communautés locales sont essentielles pour atténuer ces impacts et pour restructurer l’image du TCSP.

Par ailleurs, les infrastructures actuelles du TCSP montrent des signes de vieillissement et de dégradation, soulevant des questions sur la durabilité des investissements futurs. Avant de procéder à l’expansion, un plan détaillé de maintenance et de renouvellement des équipements existants doit être élaboré pour garantir leur efficacité à long terme.

Enfin, l’extension doit être évaluée dans le contexte des besoins économiques globaux de la région. Le projet est-il aligné avec les pôles économiques de l’île, tels que Fort-de-France, Le Lamentin, et Ducos? Une extension du TCSP est-elle la meilleure réponse aux besoins de mobilité des habitants qui utilisent principalement leur véhicule personnel pour des trajets significativement éloignés?

En conclusion, ce projet d’extension du TCSP à Schœlcher nécessite une réévaluation complète qui prend en compte les véritables besoins de transport de la population, les coûts sociaux et économiques, et l’adéquation avec le développement urbain et économique de la région. Des alternatives plus flexibles et intégrées, associant différents modes de transport, pourraient offrir des solutions plus adaptées et acceptées par la communauté locale.

En prenant du recul, une question fondamentale émerge quant à la structuration du transport collectif dans un contexte insulaire et hétérogène comme celui de la Martinique. Comment concevoir un système efficace de transport en commun dans une région où l’urbanisation, la périurbanisation rapide, le “rurbanisme galopante” et les zones rurales créent un paysage très disparate? Actuellement, pour l’usager lamda, se déplacer d’un point A à un point B requiert souvent des changements multiples et laborieux, transformant un simple trajet en un parcours du combattant qui allonge de manière significative les temps de trajet.

Cette complexité logistique pousse fréquemment l’usager à opter pour des solutions individuelles telles que l’achat d’un deux-roues ou la réutilisation de son véhicule personnel, surtout en réponse aux inefficacités du système actuel, notamment pendant les fréquentes périodes de grève. Les plus affectés par ces défis sont souvent ceux qui ne possèdent pas de véhicule personnel et qui, en conséquence, se retrouvent les plus pénalisés par un réseau de transport public qui ne répond pas à leurs besoins.

Ce constat appelle une remise en question profonde du projet d’extension du TCSP à Schœlcher et, plus largement, de la politique de transport en commun sur l’île. Avant d’investir dans l’expansion d’infrastructures potentiellement sous-utilisées, il serait prudent d’explorer des solutions de transport plus adaptatives et multimodales, qui intègrent divers modes de déplacement – du transport en commun traditionnel aux vélos partagés, en passant par des services de navette flexibles et à la demande. Ces alternatives pourraient non seulement offrir une meilleure réponse aux besoins réels des résidents mais également contribuer à une mobilité plus durable et inclusive pour la Martinique. En définitive, une stratégie de transport bien articulée et réactive aux spécificités locales pourrait transformer significativement l’expérience de mobilité des Martiniquais, tout en promouvant un développement urbain plus cohérent et intégré.

 

Lieu des réunions

Ces réunions permettaient une présentation générale du projet au public et la possibilité de l’aborder sous tous les angles.